Tokyo exige le retour des sauveteurs français à Sendai

L'équipe française de secouristes s'est redéployée loin du risque de radiations. Cela n'est guère du goût du Japon.

De notre envoyé spécial au Japon,

Les diplomates japonais insistent pour que les secouristes français retournent à Sendai, où ces derniers ont participé à la recherche de corps mercredi.
Les diplomates japonais insistent pour que les secouristes français retournent à Sendai, où ces derniers ont participé à la recherche de corps mercredi. © AFP

Temps de lecture : 2 min

Un bras de fer diplomatique oppose Paris et Tokyo sur la localisation des sauveteurs français envoyés pour venir en aide aux victimes du tsunami. Le Japon exige le retour du détachement français sur la zone de Sendai, à 90 kilomètres de la centrale de Fukushima, a déclaré un responsable militaire français au Point.fr. Une demande refusée par la France, qui veut tenir son équipe le plus loin possible du risque de radiations en provenance de la centrale. "Cette proposition est inacceptable pour nous sur le plan radiologique", a expliqué le capitaine Bertrand Legrand, officier de liaison à l'ambassade de Tokyo.

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Dans la nuit de mercredi à jeudi, le gouvernement français avait ordonné aux 120 sauveteurs de quitter les lieux de leur mission aux alentours de l'aéroport de Sendai et de rejoindre la base américaine d'Isawa, à 300 kilomètres au nord. Une décision prise à la suite de l'augmentation du niveau de radioactivité dans les environs immédiats de la centrale. Néanmoins, les unités de sécurité civile de l'armée ainsi que les sapeurs-pompiers engagés n'ont jamais été exposés à des risques nocifs pour la santé, précisent les autorités françaises.

Impasse

Depuis jeudi, les sauveteurs sont bloqués sur la base américaine d'Isawa, dans la province d'Iwate, en attendant qu'une nouvelle mission leur soit attribuée. Afin de réaffirmer sa solidarité avec Tokyo, Paris a proposé que ses troupes soient assignées à la gestion logistique des matériels d'aide humanitaire arrivant sur la base d'Isawa, à plus de 380 kilomètres de la centrale de Fukushima. Mais les diplomates japonais insistent pour que les Français retournent à Sendai, où ils ont participé à la recherche de corps mercredi. "C'est la seule proposition qu'ils nous ont faite", précise Bertrand Legrand. Après deux jours d'allers et retours diplomatiques entre Paris et Tokyo, les négociations sont toujours dans l'impasse. Un échec définitif des discussions pourrait conduire à un retour prématuré des sauveteurs français au bercail. "C'est une option qui se profile", estime Bertrand Legrand.

Ce bras de fer diplomatique confirme le raidissement des relations entre Paris et Tokyo, depuis le tremblement de terre qui a frappé l'archipel, le vendredi 11 mars. Les autorités japonaises ont peu apprécié que la France, avec l'Allemagne, appelle ses ressortissants à quitter Tokyo dès dimanche dernier, quelques heures seulement après que les premiers incidents ont été détectés sur la centrale de Fukushima.

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Commentaires (215)

  • catarie

    Les Français aident partout, qui viendra nous aider en cas de catastrophe nucléaire ? J'aimerai bien le savoir !

  • Expat

    "Aujourd'hui tous les pays européens sont partis sauf la France alors qui veut encore critiquer ? "
    Oui ils sont rentrés après avoir mené à bien leur mission : sauver des vie
    Le gouvernement Japonais, permet juste à nos sauveteurs de sauver les apparences en les laissant gérer la logistique, ce qui est plutôt élégant.

  • antoine margot

    Bonsoir, tout à fait d'accord qu'il faut faire attention à la médiatisation.
    mais il y en a marre d'entendre des conneries sur les secouristes ! Que ceux qui ne connaissent pas le fonctionnement de la sécurité civile se penchent d'abord sur l'organisation et après on discute ! Les sauveteurs français font les frais des décisions diplomatiques, ils ne sont pas là pour l'argent sinon tout le monde voudrait faire partie de la BSPP ou de la sécurité civile !
    Les autorité japonaises ne jouent pas franc jeu, il est logique que l'on ne risque pas la vie de nos hommes.
    Que ceux qui critiquent derrière leur PC partent aider au Japon !